Travail dominical

Publié le par Ben

Mes très chers lecteurs,

 

J'espère qu'en mon absence, vous êtes allés voir le blog de Chantal, et BGR! (Buzzzzzzz! Merci à leur amical soutien!)

En manque d’inspiration toute la semaine, j’ai finalement la bassesse d’esprit de plagier un valeureux collègue (Laurent Delahousse !) pour vous parler, en cet après-midi dominical, du travail le dimanche. Avouez que le moment est plutôt bien choisi !

Selon le sondage exposé par nos amis du service public télévisuel (réalisé par l’IFOP pour le JDD), 67% des mangeurs de grenouilles y seraient favorables. Un chiffre qui, conformément à mes habitudes, me révolte. Ni une ni deux, j’enfourche mon cheval blanc et vole au secours des ignorants, pour les sauver de l’enfer de l’étroitesse d’esprit : à chacun son purgatoire… Chiche !

 

La volonté du gouvernement serait ainsi d’autoriser le travail le dimanche, sous réserve de volontariat et de majoration de salaire.

 

Dans le principe, c’est assez plaisant : une occasion, facultative bien sûr, « d’arrondir la fin du mois ». Mais permettez-moi de douter du bien fondé du dispositif. Dans le fond,  ça correspond à l’esprit général de l’actuel gouvernement, qui a recours au chantage par le travail : « Travaillez, et à cette condition, vous gagnerez plus. » Mais en pensant aux plus défavorisés d’entre nous, comme par exemple les smicards parisiens, dont le salaire ne suffit plus au logement ou au chauffage, le problème ne se situe-t-il pas ailleurs que dans le simple nombre d’heures travaillées ? Et surtout, leur décision de travailler le dimanche sera-t-elle vraiment volontaire, libre, émancipée de toute contrainte ?! Grande question philosophique que celle de savoir si l’on peut être libre en étant lié par la nécessité… ce dont, personnellement, je doute ! Cette mesure, pour moi, ne fait que reporter le problème.*

 

Il faudrait aussi s’interroger sur les effets secondaires d’une telle mesure, qui va permettre aux grandes surfaces, grands magasins et autres, d’ouvrir 7 jours sur 7. Or, jusqu’ici, cette interdiction permettait d’assurer au commerce de proximité et aux petits établissements de bénéficier d’une niche dans laquelle ils étaient épargnés de la concurrence des grands groupes. En autorisant le travail le dimanche pour les grandes firmes, il est à craindre qu’on lâche des fauves, qui ne feront qu’une bouchée de leurs proies… ou ce qu’il en reste.

 

Et puis, il faudrait aussi s’intéresser à l’utilité d’une telle mesure en temps de crise. Il serait étrange qu’une telle politique, entièrement axée sur l’offre, soit efficace. Alors même que la consommation des ménages s’écroule littéralement, on est en train de demander aux entreprises d’ouvrir le dimanche à condition -et c’est normal !- qu’ils paient davantage leurs employés. Et si le dimanche n’est pas une journée si rentable que ça ? Les entreprises seront forcées d’ouvrir pour éviter que la clientèle s’approvisionne chez le concurrent, sans pour autant être bénéficiaires…

 

Pour finir, je pense qu’encore une fois, cette idée est la parfaite représentation de la conception française de l’économie, où l’on compte sur l’Etat, encore l’Etat, toujours l’Etat ! N’aurait-il pas été plus intelligent de laisser l’appréciation de la nécessité du travail dominical aux pouvoirs locaux, l’Etat se contentant de donner aux Conseils régionaux ou départementaux « l’autorisation d’autoriser », en en fixant simplement les conditions générales ? Car il me semble bien que certaines localités bénéficieront de la réforme, alors que d’autres en pâtiront. Ou alors, pourquoi ne pas en conditionner l’application à un accord au sein de la branche professionnelle qui la souhaite ?

 

Pour conclure avec un sourire, il est très important de rappeler au gouvernement que l’attente est bien plus longue au guichet de la Sécu qu’à la caisse d’Ikéa ou de Carrefour.

 

Donc : tous dans la rue ! Pour que les administrations soient ouvertes le dimanche !!!!!

 

(Ou alors, en semaine après 16 heures, ce serait bien aussi… non ?)

 

Ben

 

 

* A titre d’information, les français travaillent toujours en moyenne 39 heures par semaine, même avec les 35 heures. En revanche, les salaires sont stables depuis les années 1980.

Publié dans Economie

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B
Merci vous deux! ;)
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T
@ Chantal : +1 :-))@ Ben : CQFV, ce que femme veut...
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F
Allez faiNIANT ! Au boulot !...Non mais! Le talent ça se cultive !;))Bises, Chantal
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