Entre la rose et l'orange, l'homme pommé...
Mes chers lecteurs,
La crise au Parti Socialiste – question d’habitude… - révèle une nouvelle fois ce que j’ai tenté à plusieurs reprises de vous démontrer : l’enjeu de 2012 sera de s’emparer du centre gauche. D’ici la résolution du problème, qui risque d’en créer un plus gros encore, contentons nous d’attendre. Du moins, le citoyen de base que je suis, à mi-chemin entre centre gauche et centre droit, social-libéral-démocrate, attend de voir qui du MoDem ou du PS sortira vainqueur de cette crise que nous vous avions annoncé dès 2007. C’est sans doute très prochainement que va se dessiner le paysage politique de 2012, hors de toute question de personnes.
Après le PCF et le centre-droit libéral, c’est donc le PS qui est en train de tomber sous les coups de butoir de la Vè République et de son antipartisme notoire… A croire que la Vè République, avec son importante tendance à valoriser la figure du chef, est une sorte de régime fait pour la droite. La gauche étant, de son côté, beaucoup plus parlementaire et collective. La preuve ? Le seul président de gauche… était de droite !
Je ne sais pas pour vous, mais je me sens particulièrement perdu. Depuis 2006, je suis à la recherche d’un projet politique particulier. Je conçois notre avenir au travers d’un projet social-démocrate modéré, se recentrant sur les questions essentielles et osant simplifier les dispositifs de l’action publique, et surtout, cherchant à construire et renforcer le modèle social européen à l’aide d’une vision ouvertement intégratrice. J’ai retrouvé cet état d’esprit au MoDem, qui incarnait exactement cette vision politique. J’ai le sentiment qu’il s’agit d’une famille politique plus ancienne qu’on le croit, mais qui s’est tue pendant trop longtemps.
Mais à l’heure où F. Bayrou confirme son incapacité chronique à communiquer et à s’entourer, le PS rénové aurait pu constituer une alternative correcte pour l’électeur que je suis, quoique le sacrifice aurait été important. Même mon éducation de droite ne m’arrêtait pas face à la perspective d’un PS rénové, qui prendrait aussi le risque de créer un espace libre sur sa gauche. Mais ni la perspective d’une candidature indépendante de S. Royal – vous connaissez mon grand amour pour ces airs de prof’ de maternelle – ni l’idée d’un PS soit-disant rénové par la Mémère-Ch’ti et sa synthèse aussi molle que ses joues tombantes ne m’emballent vraiment.
Ce blog approche de son anniversaire. Il a connu des hauts, et des bas, comme tous. Mais jamais je ne me suis senti aussi perdu dans le paysage politique français. Je ne l’ai jamais aussi bien compris – en partie parce qu’écrire m’aide à me comprendre moi-même – mais jamais je n’ai ressenti un pareil creux depuis 2006…
Ben