Des municipales (I)

Publié le par Ben

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Bonjour à tous!

De retour après des partiels assez intenses et un week-end de repos bien mérité, votre râleur aux accents professoraux préféré est de retour!

Aujourd'hui, j'ai décidé de consacrer - si vous le voulez bien - votre fidèle attention aux municipales de cette année. Pourquoi ne pas faire un petit état des lieux rapide?

I) Vous avez dit... politiques?

A l'époque où Nicolas Sarkozy était plus haut dans les sondages, il avait annoncé son intention de "politiser" les élections municipales. Dans cet optique, il avait même avancé quelques pions, évoquant entre autres, une politique du "Grand Paris" et un plan de rénovation architecturale (diagnostic que j'avoue partager avec lui). Il avait même évoqué de décaler les municipales au moins d'octobre!! Mais à l'heure où je vous écris, le vent semble avoir tourné, et, assez bizarrement, plus personne n'entend "politiser" les municipales...

Mais comment les politiser? Peut-on décemment demander à un citoyen de choisir son maire par rapport à son premier ministre ? (Encore faudrait-il qu'il sache qui est son premier ministre!) J'imagine difficilement que l'Elysée puisse faire cela. Les commentateurs et autres experts s'en chargeront très bien : parce qu'il est difficile de commenter l'élection municipale d'une ville depuis Paris, ils pourront seulement extrapoler le scrutin au profit d'une vision nationale. Ce qui est évidemment paradoxal.
Cependant, ce n'est pas non plus complètement dénué de sens, à y réfléchir. Du moment que ce sont les mêmes partis qui sont sur la scène nationale et sur la scène locale, l'atmosphère nationale entre en compte. Et ce d'autant plus que la presse locale fait bien sûr beaucoup moins d'adeptes que le JT de 20 heures (dont j'ai déjà souligné l'incroyable niveau dans l'un de mes articles).
Et à ce propos, il semble bien que maintenant qu'elle a le vent en poupe, c'est la gauche qui souhaite politiser les élections. "Le bulletin de vote socialiste est le seul qui lancera un avertissement au gouvernement" a lancé à plusieurs reprises François Hollande ces derniers jours. Visiblement, la gauche a le monopole de l'avertissement, mais pas de l'opposition : à croire qu'elle ne se met à parler que quand les sondages remontent...

II) Enjeux

Pour la droite l'enjeu est simple : si d'ici le scrutin, elle perd pied dans les sondages, il s'agira de rebondir ; si elle remonte, il s'agira d'achever le PS. Dans tous les cas, elle n'a rien à perdre, étant détentrice de tous les pouvoirs au niveau national. Ne possédant déjà pas grand chose au niveau local, elle ne peut, en théorie, qu'en gagner!

Pour la gauche, la chose est plus complexe. Depuis les élections des années 1980 et la période Mitterrand, elle est maîtresse du jeu dans la plupart des situations locales. C'est d'ailleurs grâce à son réseau d'élus sur le terrain que le PS résiste encore à l'UMP : sans lui, il serait réduit à la même désertification que le MODEM.  Tout l'enjeu est donc de conserver les communes déjà à gauche, et d'en gagner de nouvelles, sous peine de paraitre battus. De manière générale, les français font confiance aux socialistes au niveau local, dont l'expérience et les résultats ne sont plus source de doutes.
Ainsi, le véritable écueil pour le PS ne sont pas les municipales elles-mêmes, mais bien leur résultat. A qui profitera-t-il? Le PS a affiché, encore hier, son unité dans ce combat électoral. Durera-t-elle? Bertrand Delanoe amplifiera-t-il encore la dose de combats en interne? Toute la question est de savoir si ce scrutin local donnera une nouvelle impulsion nationale au PS, ou à Delanoe. Qui de Royal ou de Delanoe remportera la mise.... Il y a donc un double combat en interne, et vis-à-vis de l'opinion.

En ce qui concerne le MODEM (pour ceux qui savent encore ce que c'est!), l'enjeu est encore une fois double, mais dans une autre perspective. D'une part, le parti a besoin d'élus, qui puissent, comme le PS, former un bon réseau qui servira de courroie de distribution à la tête du parti. Avoir des élus, c'est profiter d'une implantation locale. Par ailleurs, le MODEM peut avoir la chance de prouver qu'il est capable de réussir dans sa gestion de la chose publique. A mon sens, il faut voir les choses comme une sorte de test : c'est le moment de prouver que les démocrates peuvent eux aussi gouverner. Un maire MODEM qui réussisse crédibiliserait le parti, qui souffre d'une inexpérience évidente en la matière (mais pas d'incompétence).
D'un autre coté, en interne, il y a bien sûr l'impérative nécessité de reformer un parti digne de ce nom. Pour cela, il faut des cadres, qui lieront le centre au local. Bayrou doit recomposer un parti de fidèles, éparpillés sur l'ensemble de tout le territoire, capables de gérer et de transmettre ces idées efficacement. Alors, et alors seulement, il prendra ce poids "d'opposition constructive" auquel il aspire tant. Il sortira dès lors de son image de solitaire.


Mais tout ne fait que commencer...
(Remarquez que cette conclusion est très recherchée!)

Ben

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Publié dans Politique de Cuisine

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