SCOOP : Le Traité est légal!
Les députés du Parlement Européen militant pour le OUI, peu avant les élections, en 2005
C'est certain, le "NON" franco-néerlandais du 29 mai 2005 en a réveillé plus d'un. Il est impressionnant d'observer l'effet qu'a eu ce référendum sur la conscience politique des jeunes, et à quel point il a réveillé un sentiment européen parmi eux.
Le refus du Traité Etablissant une Constitution pour l'Europe (noté TECE) a provoqué un traumatisme grave parmi les plus européens d'entre nous, très nombreux parmi la nouvelle génération. Mais ne paniquons pas : notre avenir nous conduira vers l'Etat fédéral Européen, d'une part parce que c'est déjà à moitié le cas (mais qu'aucun responsable politique ou presque ne l'avoue en public), et d'autre part parce que la jeunesse (aux extrémistes près) y est largement favorable.
Mais il y a une bonne nouvelle! Nous n'avons pas perdu! Car, comme nous l'annonçait hier notre professeur d'Union Européenne, H. Oberdorff, la Constitution française présente une sorte "d'anomalie" qui change complètement la donne.
En effet, l'article 88-1 de la Constitution française stipule exactement, à propos de la République :
"Elle peut participer à l'Union européenne dans les conditions prévues par le traité établissant une Constitution pour l'Europe signé le 29 octobre 2004."
Il s'agit pour moi de vous rappeler une différence cruciale en droit :
SIGNER un traité revient à l'accepter en principe (signature du Chef d'Etat)
RATIFIER un traité revient à le faire accepter par le peuple (soit par son Parlement, soit par référendum).
On signe un traité avant de le ratifier, logiquement.
Or, selon l'article 88-1 de la Constitution, il suffit que le TECE soit signé pour pouvoir l'appliquer! En d'autre termes, le TECE est aujourd'hui légal en France!
Tout du moins est-ce le débat qui anime la Doctrine à propos de l'Europe (la Doctrine est l'ensemble des juristes qui débattent sur la place publique). Il va de soi que le TECE ne sera jamais appliqué, pas plus qu'il n'y a eu de "Plan B". Le peuple et sa volonté sont au-dessus de la Constitution, bien sûr.
Toutefois, il est intéressant de voir qu'un simple petit mot malencontreusement choisi dans le texte suprême de la République pourrait tout chambouler, si on l'appliquait à la lettre. Personnellement, je suis relativement troublé à l'idée que les rédacteurs de la Constitution, sensés être des personnes consciencieuses et ultraprofessionnelles, peuvent faire une erreur pareille. Mais hélas, l'Europe a elle même décrété le traité caduque.
Dommage, quand même.... nan?
Ben